C’est à peu près à l’âge de 11 ans correspondant très souvent à l’entrée au collège et aux premiers bouleversements physiologiques et psychologiques, que nos jeunes adolescents s’interrogent sur l’amour et la sexualité. Jusque-là rien de plus normal quand bien même cela perturberait certains d’entre nous nullement pressés de voir leur enfant grandir ou leur échapper! Vient alors la question de leur éducation sur ce point.
Doit-on les laisser s’informer par leurs propres moyens ou bien faut-il leur en parler ? A quel moment opportun ?
Alors que nous sommes encore à nous poser ces questions, la plupart d’entre eux ont déjà regardé des images ou films sur internet, qu’ils aient cherché des réponses ou qu’ils aient été sollicités par des publicités intempestives. Le problème émane de ce qu’ils ont pu voir et comprendre de la sexualité ou de l’amour en général.
En effet, les photos et films pornographiques prolifèrent et sont accessibles sans contrôle ni limitation d’âge. A ce titre, 32% des enfants de moins 10 ans y aurait été déjà confronté.
Quels sont les risques pour de jeunes personnes ?
La pornographie délivre incontestablement un message erroné, dénuée de sentiment, de sensualité, d’érotisme, mécanique et insipide, elle orchestre parfois en supplément la violence, la bestialité. Elle peut-être choquante, traumatisante, inspirer du dégoût selon les témoignages de certains ados, fascinante, voire addictive pour d’autres. Elle véhicule une image dégradante de la femme dont le rôle est réduit à celui d’un objet.
Le danger vient pour ceux qui ne distingueraient pas le virtuel de la réalité et persisteraient à croire que la femme est toujours, disponible, consentante et soumise et l’homme, infaillible, performant à tout heure, dans la toute puissance.
Inutile de faire la liste des potentiels dégâts occasionnés sur de jeunes sujets ou sur des adolescents fragiles à l’âge des premières relations sexuelles (en moyenne 17 ans).
Que faire alors ?
Pour les très jeunes, il est indispensable de mettre en place des contrôles parentaux et filtres efficaces alors que pour les plus grands, éduquer, répondre aux questions, semble être la meilleure solution afin de les détourner de la pornographie. Rien ne sert d’interdire, nous savons que braver l’interdit est ce que l’ado s’emploiera à faire à notre insu, dès la première occasion, sur un simple téléphone portable, qu’il s’agisse du sien ou de celui d’un copain.
S’il refuse d’en parler avec vous, par pudeur, honte ou peur, plusieurs pistes sont possibles, comme déléguer à un adulte de confiance ou à un thérapeute. Selon l’âge, il peut être opportun de lui présenter des lectures ou des films d’amours cultes dans lesquels les sentiments et la sensualité sont inhérents aux scènes d’amour.
Le site éducatif : http://www.educationsensuelle.com/ s’adresse à des adolescents à partir de 15 ans à travers un parcours de 7 films réhabilitant les émotions, la sensualité, le respect et le partage. L’adolescent peut également poser des questions à des experts (psychologue, sexothérapeute, gynécologue, pédiatre…) via le forum.
A vous de voir s’il est préférable d’attendre encore un peu ou s’il est utile de lui donner rapidement l’antidote ! En effet la limite d’âge sur ce site est discutable si l’on tient compte du jeune âge à partir duquel l’adolescent a commencé à visionner de la pornographie. Si vous souhaitez en savoir plus, je vous recommande le livre de Alain Héril « Les ados, l’amour et le sexe » aux éditions Jouvence.
Afin de réparer les éventuelles perturbations liées à la pornographie pour les sujets les plus sensibles, telles que perte de confiance, d’estime de soi, comportements dévalorisant, dégradant, ou au contraire inhibition, peurs, une thérapie brève peut être nécessaire et l’hypnose que je pratique tout à fait adaptée.